(double) choc thermique
Je pensais pourtant que partir en vacances avant tout le monde, pile fin juin pour mieux revenir mi-juillet profiter de l´été berlinois, était une idée de génie. Après un repos bien mérité, assommée par la chaleur grecque mais les pieds dans l´eau, je retrouve ma capitale allemande sous un ciel d´octobre. Une aventure en combat inter-urbain plus tard,les pieds dans la boue, me voilà déjà sous un chapiteau défiant les lois de la canicule à regarder défiler des sacs d´os en baskets griffées. MMM. Pas de doute, les vacances sont bien finies et il va quand même falloir tenir tout l´été.
Pour mes quelques lecteurs assidus déplorant la totale absence de rigueur dans la tenue de ce blog: toutes mes excuses. Je pourrais promettre de ne pas laisser s´écouler six mois avant le prochain message, mais il me semble l´avoir déjà fait. Sans succès. Donc cette fois, pas de promesse. On verra.
C´est que depuis la fin novembre et cette folle histoire de girafe, mes aventures berlinoises ont pris un tour pour le moins inattendu. Une folle équipée sur les terres, jusqu´ici inconnues, de la presse écrite m´a enseigné une foultitude de lecons. Entre autres: j´ai connu la joie (et la terreur) d´avoir des responsabilités. Enfin compris ce que j´aurais du répondre au concours de l´ESJ il y a 6 ans (à la mystérieuse question "ah quel bonheur de voir un jour ma signature en bas de la page"). Vécu les fameux bouclages à pas d´heure. Mes premières envies de meurtre et premiers coups de gueule, comme je ne savais même pas que j´étais capable. Gérer la pénurie. Gérer la pénurie. Et puis, et surtout, des amis. Ce qui n´est déjà pas mal.
Depuis cette histoire de girafe, j´ai aussi fait des rencontres déterminantes. Un ange tombé du ciel a donné mon numéro de téléphone et j´ai trouvé un "vrai" travail (pas que l´autre était pas vrai,hein, mais bon...), dans une atmosphère ultra-productive et compétente. Et sereine, ce qui n´est pas du luxe après des mois de montagnes russes.
Et puis, depuis cette histoire de girafe, ben, je porte un projet qui me tiens vraiment à coeur et dont je vous reparlerai, c´est promis, mais seulement dans six mois cette fois, quand il sera avancé et devenu assez concret pour être réellement palpitant.
Mais surtout, depuis cette histoire de girafe, Berlin m´a prise au piège. J´ai fait de cette ville ma ville, celle dans laquelle je ne me perds plus que par choix et pas dès que je sors de chez moi. Celle dans laquelle j´ai mes repères, mes QGs, mon bar du mercredi, mon lieu de perdition du vendredi et mon café du dimanche. Mon cinéma préféré, la rue où je rêve d´habiter, les personnes que j´ai envie de retrouver. Le métier que j´ai toujours voulu exercer. Et me voilà là depuis un an et demi déjà et j´ai soudainement réalisé que je n´étais pas prête de repartir. Ca n´a pas l´air comme ca mais ce fut une révélation assez vertigineuse. Que, je dois bien l´avouer, je n´avais pas envisagé quand je suis partie, un peu précipitamment, cette froide soirée de janvier, avec toute ma vie dans des sacs champions fluos. Je me suis bien appliquée à tout construire ailleurs, en prévoyant certes l´ampleur du chantier, évaluant le coût des travaux...et on peut dire que la maison n´est pas finie. Mais pour filer cette métaphore (un peu pourrie, je vous l´accorde), que faire après? L´habiter? Déménager? La bonne nouvelle c´est que je n´en suis pour l´instant qu´aux fondations. Ce qui me laisse encore quelques perspectives...à bientôt.