Gesundbrunnen

Monsieur B. disait, l'écriture, ça s'entretient

Tuesday, November 13, 2007

et pour ceux qui lisent l´allemand

Quand même, intégrée ou pas, c´est quand même la première fois que je suis interviewée!

http://www.lr-online.de/regionen/cottbus-spree-neisse/Guben;art1051,1806333

À la croisée...


Alors que les premières neiges tombées ce weekend mériteraient à elles seules tout un message (ah, la question est sur toutes les lèvres berlinoises, l´hiver sera-t-il rude?? réponse dans six mois), je me décide enfin à parler un peu de mon quotidien. Je vous passerai mes déboires de pigiste qui attend désespérement son salaire (la routine). Ainsi que les injustices de la sécu allemande. En fait, je n´en finis pas de découvrir les joies de l´administration allemande, période (de rappel) d´impôts oblige.
J´avais bien gardé dans un coin de ma tête que la Ville de Berlin ne perd pas une occasion d´économiser de l´argent, aussi faut-il bien penser à aller chercher soi-même sa déclaration d´impôt à son antenne locale de Trésor public (quand je pense qu´on la recoit pré-remplie en France, je n´ose imaginer si Paris prenait de telles mesures). M´étant docilement acquittée de mon dû en France, je dois avouer que j´ai...oublié, tout simplement. Stupeur en recevant le rappel, rapide coup de fil au Finanzamt, soulagement (le mot Frist, "délai", est en passe de devenir mon mot préféré), bref, pas obligée de payer, blablabla, mais remplir quand même le formulaire. Pardon, trois des douze formulaires de quatre pages chacun, soit un bon nombre de cases dépendants d´abbréviations et de sigles mystérieux (et néanmoins poétiques, je tue le temps en essayant de leur attribuer diverses significations), et...Mais il y a une justice. le fameux Frist court jusqu´à fin janvier, je vais bien trouver une âme charitable d´ici là.
Heureusement, il y a T-Mobile, mon opérateur de téléphonie portable, qui a trouvé en moi la poule aux oeufs d´or. Grâce à ma consommation professionnelle, certes, mais quand même sacrément élevée, je peux avoir et l´honneur de bénéficier du service Diamant, spécial "clients-qui-dépassent-les-150-euros-tous-les-mois", et la grâce d´un échéancier pour payer les factures dont la décence (la honte?l´angoisse?) m´empêche de préciser le montant. "Kein Problem Frau Gonzalez, Sie sind eine sehr gute Kundin" ( la poule aux oeufs d´or vous disais-je!).
Bref, peut-être que je découvre la vie, tout simplement. N´empêche, vivre tout ca en allemand ne manque pas de piquant. Au bout de combien de temps a-t-on l´impression de n´être plus du tout de passage? Des petits rien de la vie quotidienne me desarconnent (pas de cédille sur les claviers allemands, pardon pour la coquille récurrente). Une du Spiegel, il y a un mois: un cliché d´un homme mort dans une baignoire, Uwe Barschel. Si le Spiegel consacre son dossier de la semaine au 20ème anniversaire de la mort de ce type, est-ce bien normal que je n´en ai jamais entendu parler? Ou bien, l´enigme de la mort (suicide ou meurtre, l´affaire n´est toujours pas claire), en 1987, du Ministre-Président de Schleswig-Holstein n´a jamais franchi le Rhin (hypothèse pour laquelle je penche, refusant l´aveu de cette inculture générale)?? Au contraire, si, à une fête réunissant la fine fleur de l´école de théâtre la plus prestigieuse du pays, je ne peux réprimer un sourire quand un jeune homme se présente, "hallo, ich bin Knut"....n´est-ce pas le signe que je suis profondément intégrée?
Comme j´essaie actuellement de lutter contre l´insomnie (premier effet secondaire de mon célibat de copine de rockstar), je préfére refermer ce débat sur l´(mon) intégration, et le reprendrai plus tard en rentrant de Paris (où je n´aurai, je l´espère, pas à constater ma désintégration, surtout par temps de grêve). J´éteins également ma radio (deuxième effet secondaire), RFI me donne des cauchemars. Bonne nuit.