Gesundbrunnen

Monsieur B. disait, l'écriture, ça s'entretient

Sunday, November 26, 2006

Même les girafes


Ok, j'ai totalement délaissé ce blog. Je ne peux pas promettre de le mettre à jour régulièrement, mais essayer de ne pas laisser quatre mois entre chaque message, ma foi, ça devrait être possible.
Nous étions donc restés en août, l'été qui s'achevait blabliblabla, et je vous épargnais mes angoisses liées à ma non vie professionnelle. Aujourd'hui, je peux assurer que c'est bien l'hiver, qu'il fait nuit noire à 16h30, et continuer à vous épargner mes angoisses liées à ma vie professionnelle. Si j'arrive à être décemment payée pour ce boulot que j'aime vraiment, promis, je vous le dirai.
Hier j'ai vu une girafe en cours de plasticination. Dire que je refuse de voir le moindre film d'horreur car "je suis très facilement impressionée par les images"...
A cheval entre l'Allemagne et la Pologne se trouve donc l'antre d'un fou, Docteur la Mort selon Bild, Frankenstein des temps modernes pour toutes les autres publications, juste un fou selon moi. Ce type a mis au point un procédé très scientifique, et donc très compliqué à expliquer comme ça, surtout pour l'indécrottable littéraire que je suis, pour...comment dire...dépiauter des cadavres et exposer leur anatomie. Sa touche personnelle, car l'homme se veut "un pont entre la science et l'art "( sic, il nous l'a dit hier), c'est qu'il fige, ou plutôt "plasticine"(plasticifie?plastinicifie?comme vous voulez), ses cadavres dans des positions pour le moins incongrues. Pour résumer, avant de mourir, vous acceptez (souhaitez?) que monsieur vous plasticifie. Vous mourrez, la "bodymobile" (je n'invente rien, dois-je encore le préciser) vient chercher votre corps. 1500 heures plus tard, après avoir eu le crâne explosé par des lentilles, été trempé dans divers bains de liquide vaisselle et de substances chimiques, dépiauté, desossé, éviscéré et bien d'autres étapes décidément trop visuelles pour être racontées, bref, vous êtes figés pour l'éternité en train de faire une partie d'échecs. Même si vous n'avez jamais su jouer aux échecs. Dès que j'en sais plus, je vous dirai si on peut choisir sa position de plastinifié. Bref, après avoir exposé de par le monde ses "oeuvres", toutes droit sorties de ses usines heidelbergoise et chinoise, le sympathique inventeur de ce procédé a décidé d'ouvrir son propre musée et de constuire sa plus grande usine à la frontière polonaise. Son ambition pédagogique a l'air de rencontrer un certain succés à en juger les commentaires laissés dans le livre d'or du musée. "Grossartig", "echt Klasse", etc, etc. Rien à voir avec la mine dégoutée et les hauts le coeur qui ne m'ont pas lâché de la journée. Et ce n'est pas fini, après les hommes et les gorilles (et j'imagine les chats qui ont du lui servir de cobaye avant de s'attaquer aux hommes), prochain objectif donc, les girafes...Quant à savoir ce que je faisais là-bas...on verra ça plus tard. L'histoire de cet homme, de son "oeuvre" mais surtout de la petite ville où il a implanté attise ma curiosité, celle de mes deux amies collègues et vaut bien plus qu'une simple visite...
Evidemment j'aurai pu à la place vous raconter ma première aventure radiophonique ou comment j'ai avoué à la terre entière (enfin, surtout aux auditeurs du décrochage allemand) que la taille des verres de vin ici m'avait vraiment suprise en arrivant. Mais je réserve cela pour mon deuxième passage à la radio et mon prochain message.
Et pour tous ceux qui craignent pour mes nuits hantées de plastinifiés, aucune inquiétude, regardez la photo.

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